Molière M²

Ces deux farces sont des canevas simples (le mari jaloux cocu, l'arroseur arrosé) dans lesquels les acteurs improvisaient dans une adresse constante au public.

Les intrigues n'ont en effet pas grand intérêt. Ce qui importe, c'est le plaisir. Le plaisir de dessiner des personnages si extrêmes, de souligner à travers eux des petits travers humains. Et enfin, ces farces permettent aux acteurs de toucher du doigt la force comique de personnages en germe là, et qui deviendront les Scapin, Sganarelle des comédies à venir de Molière.

Il s'agit de retrouver le geste initial de la comédie dans une épure qui met en avant le travail de l'acteur. Tout se fait à vue ! Même l'habillage et le maquillage.

Les acteurs sont installés dans le public au début, et vont sur scène pour se préparer en 2mn ! L'espace est réduit et le rythme effréné !

Les espaces sont définis par les comédiens eux-mêmes. Par leurs corps, ils créent murs, porte, banc, balcon, etc.

Un concentré de théâtre. Aux limites de la performance ; dans l'esprit de la Commedia Dell' Arte.
La proximité que permet ce dispositif fait voir toute la malice de l'acteur et la connivence avec le public qu'exige la farce.

Certains acteurs changent de personnage en un éclair, une virtuosité qui souligne encore tout le sel qu'il y a à faire tout cela sur un plateau plus réduit qu'habituellement.

Les dimensions de la scène font que le moindre clignement d'yeux est vu par le spectateur, l'acteur est dans un qui-vive permanent, même quand il est immobile, même quand il ne dit rien.

Chaque scène est un tableau dans lequel plusieurs histoires peuvent se raconter, jusqu'au dénouement, toujours une pirouette et jamais vraiment une fin.

C'est donc à une véritable jubilation à laquelle nous invitons le spectateur.